Technologies d’émissions négatives

Investissez dans le développement et la mise en œuvre de technologies d’émissions négatives et, dans ce cadre, optez au maximum pour des solutions durables pour la séquestration du carbone afin de compenser l’excès d’émissions.

En parallèle à une décarbonisation approfondie de notre société, nous devrons également éliminer le CO2 de l’atmosphère. En d’autres termes, nous devons réaliser des émissions négatives. Sans technologies d’émissions négatives, il est très improbable que nous parvenions à limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 ou même de 2 degrés (GIEC, 2018). Toutefois, à l’heure actuelle, aucune technologie de ce type n’est disponible à une échelle suffisamment grande.

Dès lors, des investissements dans la recherche et le développement de technologies d’émissions négatives sont aujourd’hui indispensables si nous voulons réaliser ce type d’émissions[1]. Dans ce cadre, nous devrions privilégier les solutions les plus durables. Nous disposons d’un très grand nombre de technologies d’émissions négatives naturelles ou semi-naturelles : reboisement, augmentation de la teneur organique du sol, restauration des tourbières et des mangroves, utilisation de biochar et de silice moulue (enhanced weathering). Par rapport à la direct air capture et au carbon capture and storage (CCS), ces techniques naturelles sont généralement moins onéreuses[2].

Par ailleurs, les technologies d’émissions négatives naturelles et semi-naturelles peuvent présenter toute une série d’avantages supplémentaires, comme le stockage de l’eau (forêts et tourbières) et l’amélioration de la fertilité du sol et de la résistance à la sécheresse (matière organique dans le sol, biochar, silice). Toutes ces stratégies requièrent encore de très nombreux investissements au niveau de la recherche, du développement et de la valorisation afin de viser la mise en œuvre la plus durable et la plus efficace à plus long terme[3].

Plusieurs technologies d’émissions négatives concernent (éventuellement) l’agriculture (biochar, augmentation du carbone stocké dans le sol, enhanced weathering, bioénergie et CCS). Des mesures d’encouragement peuvent être nécessaires pour soutenir la mise en œuvre de ces technologies. Par ailleurs, la sensibilisation et la formation des agriculteurs et de la population en général peuvent également être nécessaires ou du moins favorables. Enfin, un cadre réglementaire s’imposera également afin de soutenir la mise en œuvre des technologies d’émissions négatives.


[1] Easac, 2019, Forest bioenergy, carbon capture and storage, and carbon dioxide removal: an update

[2] Fuss et al 2018, Environmental Research Letters

[3] Nemet et al 2018, Environmental Research Letters